Wednesday, October 12, 2011

Plus de 100 Roms de retour à Timisoara avec l'argent des Français



Un autre avion de Roms rapatriés par l'Etat français est arrivé mardi à l'aéroport de Timisoara. A son bord : 127 Roms, dont 11 enfants de moins de 2 ans. Chacun d'entre eux a reçu 300 euros pour revenir au pays, mais plusieurs ont déclaré qu'il est probable qu'ils reprendront la route d'Europe une fois dépensé l'argent remis par les autorités françaises.

La plupart des Roms qui ont atterri mardi à Timisoara venaient de la région de Lille. Ils ont soutenu qu'ils avaient trouvé un travail en France et qu'ils n'y vivaient pas de la mendicité. Certains Roms rapatriés ont déclaré qu'ils utiliseraient l'argent obtenu par leur travail en France ainsi que les 300 euros reçus par les autorités françaises pour construire des maisons en terre roumaine. D'autres en revanche ont déclaré que 300 euros n'étaient pas suffisant pour vivre en Roumanie(1), qu'ils vont donc rester 2 ou 3 jours puis qu'ils partiront de nouveau sur les routes parce que... ils n'ont rien à faire ici.

En apercevant les journalistes, certains Roms, rapatriés mardi à Timisoara, sont devenus récalcitrants mais la situation n'a pas dégénéré.
Les Roms arrivés mardi sont originaires de différents départements à travers le pays. Ils ont été véhiculés de l'aéroport à la Gare du Nord(2) dans trois cars mis à disposition par la RATT(3).

(1) Le salaire médian net a été de 1455 RON en août 2011 soit 346 Euros, source wall-street.ro
(2) La gare du Nord, située plutôt à l'ouest de la ville, est la gare pour le transport ferroviaire
(3) Vous prenez la RATP et vous remplacez le P de Paris par le T de Timisoara ;-)

D'après tion.ro, traduit et annoté par Sophie

Illustration, AdiJapan

Monday, October 10, 2011

Les citoyens "mouettes" de nulle part et partout


L'immigration est toujours un sujet brûlant quand l'économie se ralentit et que les emplois se font rares, il n'y a donc aucune surprise à ce qu'il ait grimpé au sommet de l'agenda politique en Europe et aux Etats-Unis. Mais une bonne partie de ce débat actuel sur les thèmes séculaires de nous contre eux, des nouveaux arrivants contre les anciens passe à côté d'un aspect essentiel : à l'âge de l'internet, des avions et des multinationales, les concepts même d'immigration, de citoyenneté et d'état sont en mutation.

"Il s'agit d'une nouvelle vague, d'une nouvelle tendance, rapporte Wang Hulyao, fondateur et président du Centre pour la Chine et la globalisation, basé à Pékin. Nous avions déjà la globalisation des échanges, la globalisation des capitaux et maintenant nous avons celles des talents."

Il en découle qu'au lieu d'avoir une immigration synonyme d'un simple voyage entre deux points donnés de départ et d'arrivée, Wang explique que de nombreux Chinois sont devenus ce qu'il appellent des "mouettes", faisant la navette entre San Francisco ou Vancouver et Pékin ou Shanghai.

La révolution technologique a permis le développement de communications à bas prix, instantanées et, souvent, quasi permanentes, ce qui a encore plus fondamentalement modifié le fait de partir loin de chez soi.

Suivant la même idée, le professeur Mark Boyle, un expert en migration à l'université nationale d'Irlande, Maynooth, nous explique : "La législation sur la citoyenneté se débat pour rattraper les nouvelles réalités de la globalisation du travail. Elle est toujours basée sur la notion d'une population sédentaire, au lieu de celle de nomades que bon nombre d'entre nous sont devenus."

L'un des plus gros changements se situe dans notre façon d'appréhender ce que nous appelions auparavant la "fuite des cerveaux."

"De plus en plus, les immigrants qui habitent ailleurs sont vus comme des ressources." ajoute Boyle. "C'est une rupture de paradigme, c'est une faille séismique. La notion de fuite de cerveaux est tournée en ridicule et à sa place, on parle de circulation de cerveaux." L'idée est que les gens peuvent revenir en touristes, qu'ils peuvent devenir ambassadeurs de leur pays d'origine ou servir d'intermédiaires dans les affaires."

Wang partage cette idée : "Il ne s'agit plus de fuite de cerveaux, ni même de gain de cerveaux. Il s'agit de circulation mondiale de cerveaux."

Un des pays qui utilise au mieux cette diaspora selon Boyle est l'Inde. "L'Inde considère de plus en plus sa diaspora comme un actif. Beaucoup avance l'idée que le développement technologique de l'Inde n'aurait jamais eu lieu sans sa population basée à l'étranger, notamment en Silicon Valley. Le gouvernement a donc dû revoir son attitude envers ses citoyens. L'Inde a donc mis en place un ministère à part entière, uniquement dédié au suivi des expatriés."

Un exemple que Boyle admire est GlobalScot, une organisation publique qui rassemble les hommes d'affaires Ecossais travaillant à l'étranger et les entreprises écossaises souhaitant exporter leurs biens et services. Une agence d'audit externe a estimé qu'entre 2004 et 2006, GlobalScot a rapporté plus de 28 millions de livres à l'économie écossaise.

Mais Boyle insiste qu'à l'ère de la globalisation, une diaspora fortement attachée avec son pays d'origine peut rapporter autant à son pays d'accueil qu'à son pays d'origine : "Les diasporas sont des situations gagnant-gagnant. La Silicon Vallée y gagne et le pays d'origine gagne aussi."

C'est un gros changement. Mais certains pays et législateurs prédisent que le concept de citoyenneté sera de plus en plus flou.

Boyle explique que la Nouvelle Zélande, avec son isolement géographique, sa faible population et son fort taux d'expatriés est le pays qui est allé le plus loin dans ce sens : "La Nouvelle Zélande est en train de fondamentalement redéfinir ce que signifie le terme de nation Néo-zélandaise. La Nouvelle Zélande se dit être à la fois une petite île isolée du reste du monde et en même temps une nation avec un réseau mondial avec des personnes disséminées autour du globe."

Vivant nous-même avec Facebook, nous ne devrions pas être surpris que certains pays commencent à s'envisager plus comme un réseau social qu'un lieu géographique.

crédit photo FreeFoto.com, d'après Chrystia Freeland, reuters.com traduit par Sophie

Saturday, October 8, 2011

Autumn treats: donut à la papanasi ;-)


Have you ever tried the fluffy donuts called papanasi, have you ever bitten into one loaded with cream and jam? Well, here is your chance at the first Papanasi festival in Covaci, located in the Timis region.

Like a chubby puff of dough floating on an ocean made of cream and jam, a papanas is a popular dessert. You can find many recipes for these, those with a hole, those without, those stacked or not. But, regardless of its outer shape, they are all done the same, with a dash of creativity and a pinch of imagination.

Papanasi legend
There is a legend that it was a Danish captain who had both hands on the helm that decided to have some donuts on a stick to be able to eat them. Doing so, he also solved a common problem which is how to cook the inside of a donut.

Unlike traditional donuts made of flour, papanasi use semolina (kind of uncooked grits called gris in Romanian) and cottage cheese. These ingredients make papanasi fluffier. Although Romanian donuts, originating from Moldavia, are definitely fried, boiled donuts come from Austro-Hungarian cuisine and are typically found in Bucharest and Vienna. With the same basic ingredients like cottage cheese, grits and egg but without being fried, the boiled papanasi are a more delicate and lighter fare than the original recipe.

from tion.ro, translated by Sophie, cooking and picture Sophie

Wednesday, October 5, 2011

L'avenir du bac en Roumanie



Tout d'abord, un résumé des épisodes précédents...


juillet 2011 : Des résultats désastreux pour Baccalauréat à Timis


Les résultats du Baccalauréat ont été affichés dimanche. Certains élèves avaient déjà reçus leurs notes. Aucun élève des lycées UMT et CFR de Timisoara n'ont réussi l'examen. Situation sans précédent également dans un centre d'examen de Lovrin. Une centaine d'étudiants environ a été recalée après l'annulation de l'épreuve de roumain.


septembre 2011 : Résultats définitifs du Bac : aucune note de 10 et 6 lycées avec 0% de diplômés à Timis !


15,2% de diplômés à la session d'automne du baccalauréat, à Timis, après les contestations déposées par certains étudiants mécontents des notes précédemment obtenues. Suite à ces plaintes, 175 notes ont été modifiées, améliorant le taux de réussite du Bac de 1%.


Et enfin ces derniers jours :
Les recteurs de Timisoara sont contre l'admission à l'université sans baccalauréat.


Les recteurs des universités de Timisoara refusent la proposition du PSD pour que les étudiants qui n'ont pas été admis au baccalauréat puissent intégrer l'université. Ils sont convaincus que le monde universitaire est seulement destiné aux jeunes qui ont démontré avoir acquis les connaissances nécessaires pour se diriger vers l'enseignement supérieur.


Le groupe parlementaire du PSD, dont l'ancien ministre de l'Education Ecaterina Andronescu, a élaboré une proposition de loi qui permettrait à ceux qui n'ont pas eu le bac de suivre une année préparatoire à l'université. La seule condition requise, pour que ces étudiants puissent s'inscrire à l'université, est une moyenne générale supérieure à 7 au lycée. S'ils ont obtenu baccalauréat, les étudiants seront en mesure d'assimiler la première année d'université avec l'année préparatoire et de poursuivre leurs études à l'université. La proposition de loi signée par 42 sénateurs PSD a été déposée mercredi 28 Septembre à la Chambre des Députés.


Les directeurs de faculté se sont déclarés fermement contre cette proposition de loi. 
" Ceci ne peut pas être une proposition. Je ne peux pas concevoir qu'une telle proposition ait été faite, parce qu'elle est hors propos. Il faut que les étudiants passent leurs bacs, sinon je ne vois pas le sens du bac dans ce pays." a déclaré Alexandru Moisuc, directeur de l'université des sciences agricoles et médecine vétérinaire du Banat à Timisoara.
"Je suis contre une telle idée car, à mon avis, il faut qu'accèdent à l'enseignement supérieur seulement les diplômés du secondaire qui ont démontré détenir un volume de connaissances et de compétences au dessus d'une certaine limiteEn ce qui concerne ceux qui ont échoué au bac, je pense que leur échec s'explique par un manque de préparation. Par ailleurs, je crois que la plupart n'auraient même pas dû se présenter au baccalauréat, ni fréquenter le lycée, mais que leur place se trouve dans les écoles professionnelles, où s'acquièrent les métiers nécessaires au fonctionnement de notre société avec leurs niveaux d'excellence propres », a déclaré Nicolae  Robu, recteur de l'Université polytechnique de Timisoara.
"Je ne suis pas d'accord avec cela. Le baccalauréat est une épreuve qui doit continuer à exister. Les étudiants ne peuvent pas s'inscrire à l'université sans avoir suivi le lycée et obtenu un diplôme de baccalauréat, même si les jeunes qui n'ont pas obtenu leur diplôme d'études secondaires sont dans une situation difficile. L'Etat doit trouver d'autres façons de les intégrer et non les forcer dans une université », a déclaré Ioan Talpoş, le recteur de l'Université de l'Ouest de Timisoara.



d'après M.S., tion.ro, photo upt.ro, traduit par Sophie

Monday, October 3, 2011

Le club des hommes d'affaires Européens à Timisoara


A l'initiative du Consul Honoraire de France à Timisoara, Dan Bedros, qui dirige également le nouveau centre d'affaires français-roumain, il pourrait se créer prochainement un club des hommes d'affaires Européens. Le principal problème que ceux-ci pourront rencontrer, et qui sera abordé à la prochaine réunion avec le Premier ministre Emil Boc à Timisoara, est le manque de visibilité en matière fiscale.

Dan Bedros, président du centre d'affaires franco-roumain de Timisoara, a déclaré cet été : "Je voulais en premier lieu renforcer le club d'affaires français, mais le fait est que l'Europe est globale, et que les affaires y sont globales. De cette réflexion est venue l'idée de créer un club pour hommes d'affaires européens.
Nous avons déjà discuté avec des représentants Allemands et Italiens qui sont d'accord dans le principe et qui, je l'espère viendront y participer, et les autorités - tous ceux avec qui nous avons parlé comme le préfet, le président du Conseil Général et le maire - ont apprécié le bien fondé de cette idée, vue comme très bénéfique car elle permettra un dialogue direct et simple entre les hommes d'affaires. 
Au cours d'une conversation, on se rend compte s'il existe un problème majeur ou important et on peut mettre en place un rendez-vous. C'est le but du contact. De plus, nous ne nous connaissons pas entre nous (...) Quand vous discutez avec des Allemands et avec d'autres, des potentiels peuvent apparaître, si nous savons ce que font les autres."

A l'agenda de la dernière réunion du club était connaître les principales attentes des entreprises et leurs problèmes. Bedros a expliqué que le Premier ministre Emil Boc sera présent le 7 Octobre, à Timisoara, en compagnie de plusieurs ministres et que le chef de l'exécutif rencontrera la communauté des affaires, l'occasion idéale pour eux d'exposer leurs problèmes face à face. Et ce que réclament essentiellement les investisseurs est d'avantage de prédictibilité en matière fiscale. 
"La Roumanie a ses maladies (...) La première consiste en des impôts totalement exagérés. La Roumanie n'est plus un pays de main-d'œuvre bon marché, parce que, quand vous donnez 100 euros, vous en payez 200 à cause des taxes, et donc il faut développer les segments à haute valeur ajoutée, comme les logiciels. Mais ce qui les dérange surtout, ce que j'ai appris après avoir présidé la Chambre de Commerce franco-roumaine depuis six ans et vu la majorité d'entres eux soulever ce problème, ce qui est inacceptable dans la mentalité occidentale, est le manque de prédictibilité du système fiscal. Il paraît inconcevable de changer les règles du jour au lendemain.
Un homme d'affaires fait une analyse des coûts et bénéfices, des investissements, il décide de prendre un prêt et fait une estimation de ses profits, puis on change la TVA du jour au lendemain. Et à ce moment-là, il est perdu. Et tout le monde en souffre" a ajouté M. Bedros. 

Les représentants du milieu des affaires ont également souhaité la bienvenue au nouveau directeur de l'Institut français de Timisoara, Thierry Sète.

Le centre pour affaires franco-roumainse de Timisoara a son siège au 30 boulevard Rebreanu avec Dan Bedros pour président, Dorin Miron pour vice-président et Véronique Bicu pour Secrétaire.

traduit par Sophie d'après agenda.ro, illustration Sophie